Infirmier anesthésiste

Le métier d'infirmier (e) anesthésiste est une spécialisation de la profession d'infirmier. L'infirmier anesthésiste a en charge la sécurité du patient au cours de l'anesthésie, que celle-ci ait lieu au bloc opératoire ou en extra-hospitalier (aide médicale urgente).

Exercice en France

Historique

La spécialité d'infirmier anesthésiste a commencé par être un certificat d'aptitude aux fonctions d'aide anesthésiste d'une durée de 2 ans. Puis, il est devenu un infirmier spécialisé en anesthésie et réanimation (ISAR). Finalement, la formation débouche sur un diplôme d'État, avec l'expression IADE (Infirmier Anesthésiste Diplômé d'État) dont la durée de formation dure aussi deux ans.

Formation

La formation est accessible à un infirmier diplômé d'État après une expérience professionnelle minimale de deux ans. L'accès à la formation d'infirmier anesthésiste se fait suite à un concours en deux parties, la première sur une épreuve rédigée qui donne accès, en cas de réussite, à la seconde qui est une épreuve orale. Si les deux épreuves sont réussies et que le candidat obtient le classement indispensable, il est autorisé à suivre sa scolarité dans une des vingt-six écoles d'infirmier anesthésiste de France. Les infirmiers faisant cette spécialisation sont fréquemment issus des services de réanimation, d'urgence ou de réveil (SSPI).

Durant ses études, il approfondie la physiologie cardiaque, respiratoire, endocrinienne, hépatique ou encore rénale ; la pharmacologie concernant l'anesthésie, les matériels spécifiques, la surveillance et le maintien des fonctions homéostatiques du patient durant l'anesthésie, et l'anesthésie en soit :

- selon les différents terrains : patient hypertendu, personnes âgées, insuffisant respiratoire, coronarien, insuffisant rénal, asthmatique, diabétique, obèse, l'enfant, le toxicomane, etc...

- selon les différents types de chirurgie : cardiaque, pulmonaire, digestive, urologique, traumatologique, ORL, esthétique, gynécologique, ...

Les études d'infirmier anesthésiste sont rythmées par les évaluations cliniques et théoriques. Pendant 2 années complètes, l'étudiant infirmier anesthésiste passe le début de chaque semaine en cours et l'autre partie de la semaine en stage, sur le terrain.

En 1ere année l'étudiant infirmier anesthésiste doit valider les 3 partielles ainsi qu'une évaluation clinique (une mise en situation professionnelle - MSP) qui est notée par un médecin anesthésiste-réanimateur et un cadre infirmier anesthésiste. Cette MSP se fait en milieu hospitalier, au bloc opératoire la majorité du temps.

En 2e année, l'étudiant infirmier anesthésiste doit aussi valider 3 partielles et une évaluation clinique dans les mêmes conditions que citées précedemment. Parallèlement, il devra écrire et soutenir un mémoire de fin d'études nommé TIP (Travail d'Intérêt Professionnel).

Les partielles concernent l'anesthésie en bloc opératoire (pour 4 trimestres), la réanimation (un trimestre) et la médecine d'urgence (un trimestre).

Si l'étudiant infirmier anesthésiste a donné satisfaction à l'ensemble des examens cités ci-dessus, il peut alors se présenter aux épreuves du Diplôme d'Etat (DE). Le DE comprend à nouveau une évaluation clinique (MSP) ainsi qu'un examen rédigé portant sur la totalité des connaissances acquises lors de ces 2 années de spécialisation.

L'infirmier anesthésiste, au sortir de sa formation, est par conséquent un infirmier spécialisé en anesthésie, réanimation et médecine d'urgence.

Rôle et pratique

Le rôle de l'infirmier-anesthésiste diplômé d'État (IADE) est de travailler en collaboration avec le médecin anesthésiste-réanimateur (MAR) dans la pratique de l'anesthésie et dans l'organisation plus générale de cette activité.

Ce rôle comprend surtout la vérification, la préparation et l'entretien du matériel d'anesthésie, l'exécution de certains gestes : l'intubation trachéale ou la pratique de l'anesthésie générale (entre autres). L'infirmier anesthésiste assure la surveillance et l'entretien de l'anesthésie, mais aussi certaines tâches transversales telles que l'hygiène en anesthésie, la matériovigilance, la pharmacovigilance et l'hémovigilance, comme l'ensemble des infirmiers, mais appliqué à l'anesthésie.

Il se charge aussi d'effectuer les gestes concourants à l'anesthésie (dont la perfusion, l'intubation trachéale, la ventilation artificielle et la mécanique).

Il est , de par sa formation, l'unique habilité du corps paramédical, à appliquer les techniques suivantes, à condition qu'un médecin anesthésiste-réanimateur puisse intervenir à tout moment et après qu'un médecin anesthésiste-réanimateur ait examiné le patient et établi le protocole (Article R. 4311-12 du 29/07/2004)  :

1. Anesthésie générale
2. Anesthésie loco-régionale et réinjections dans le cas où un système a été mis en place par le médecin anesthésiste-réanimateur
3. Réanimation peropératoire

Il accomplit les soins et peut, à l'initiative exclusive du médecin anesthésiste-réanimateur, réaliser les gestes techniques qui concourent à l'application du protocole.

En salle de surveillance postinterventionnelle (S. S. P. I. ), il assure les actes relevant des techniques d'anesthésie citées aux 1., 2. et 3. et est habilité à la prise en charge de la douleur post-opératoire relevant des mêmes techniques. L'infirmier en cours de formation à ce diplôme, peut participer à ces activités en présence d'un infirmier anesthésiste diplômé.

Devenir de la profession

Les fonctions du médecin anesthésiste-réanimateur et de l'infirmier-anesthésiste s'inscrivent pour une part en complémentarité et collaboration, pour l'autre en substitution surtout en période per-anesthésique où l'IADE est trés fréquemment seul en salle d'opération (un médecin anesthésiste pouvant intervenir à tout moment). Ce mode d'exercice offre une garantie de la qualité des soins prodigués aux patients et de la sécurité de ces derniers. Le déficit de médecins anesthésistes-réanimateurs, qui en France est en voie d'aggravation, devrait obliger les instances médicales et institutionnelles à revoir le mode de fonctionnement de la répartition des rôles médecin/infirmier. Sans se substituer au médecin, la fonction d'infirmier-anesthésiste sera sans doute amenée à évoluer pour faire face à cette modification démographique.

Références

• Pour la France, article R. 4311-12 du Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions règlementaires) du code de la santé publique, publié au J. O n° 183 du 8 août 2004 page 37087 texte n° 37086. "

Ressources externes

• Coordination des Infirmiers Anesthésistes de Cæn

http ://sofia. medicalistes. org/spip/

http ://www. laryngo. com

http ://www. snia. net

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